Un cavalier fou chevauchant dans la nuit et le vent, son enfant serré contre lui… (mort ?).
Ainsi commence le texte « le Roi des Aulnes » de Goethe, puis repris par Schubert. Il s’agit à l’origine d’une mythologie nordique. Cheim se l’approprie, le manipule, l’analyse pour en dégager le sens profond dans ses peintures larges et colorées. Le trait est tantôt ferme, tantôt en douceur, dans la délicatesse de la transparence, des coulures, signe du temps qui passe et que l’on ne peut ou ne veut se défaire…
Un père qui voit son enfant en proie à des hallucinations, impuissant, sauf à tenter de l’apaiser « tout est calme… c’est le brouillard… ne t’inquiète pas » L’enfant est-il mourant ? De façon littérale ou bien ne s’agit-il pas de la symbolique de la fin de l’enfance « mes filles veulent jouer avec toi, Viens, elles ont des trésors ». Certains ont même parlé de viol : « le roi m’attrape »… Il ne nous appartient pas, dans ce cadre, de faire une analyse complète de l’œuvre de Goethe, mais d’en apporter quelques éclairages.